au fil du temps ( partie I - épisode 4 )

Le chants du coq s'éleva aux premières lueurs du jour,  Taiza se leva,  fit sa toilette,  sa prière et sorti vers settah sans même attendre le réveil des autres. 

Il espéra retrouver le vieux monsieur encore une fois pour trouver les réponses aux questions qui le taraudaient.

Les phrases de sa mère accentuaient sa curiosité,  et la conviction de sa mère, que ce qu’il avait vécu était vrai, lui donnait plus d’obstination de comprendre ce qui s’était réellement Passé. 

Une fois à settah,  il scruta tous les coins et recoins à la recherche du vieil homme,  il prêta attention à tous ce qui bougeait,  en veillant à emprunter le même chemin qu’ hier.

Il arriva jusqu’au puit sans rencontrer personne sur sa route. 

Il décida alors  d’aller inspecter les pièges, quelques uns étaient vides,  d’autres avaient capturé quelques petits gibiers sans intérêts. Il les vida,  les nettoya et les remis à leur endroits.  Le soleil était presque au zénith,  et toujours aucun signe du vieil homme. 

Ce jour-là, Taiza rentra plutôt que d’habitude à la maison,  il aperçoit sa mère à la cuisine,  et se dirigea vers elle pour l’embrasser.

« Bonjour maman,  bien dormie ?comment te sens tu ce matin ? »

« Bonjour mon fils,  je remercie le bon dieu pour l’heure,  tu as mangé ? »

« Non,  je rentre juste de settah »

« Ma fille, ramène à ton beau-frère le déjeuner,  il n’a rien manger depuis ce matin ».

Taiza et sa mère se sont dirigés au salon attendant que la belle fille mette la table. 

« Alors mère,  racontes »

« Dis-moi d’abord qu’as-tu fais ce matin » demanda la maman.

« Rien je suis parti à settah,  j’ai cherché après le vieux monsieur d’hier, aucune trace de lui,  j’ai fini par croire que je l’avais juste imaginé »

« Non mon fils, tu ne l’avais pas imaginé »

« Comment tu le sais maman? Et pourquoi tu es si sûr que j’ai bel et bien vu cet homme ?

« Parce que je le sais » fit la maman en tapotant avec sa main droite sur la jambe de son fils assit tout près d’-elle. 

Mère rose avait un délicieux tic quand elle s’adressait gentiment à quelqu’un,  elle déambulait de sa tête de droite à gauche avec un sourire timide. Ce geste ouvrait l’appétit de taiza à écouter encore plus les tendres paroles révélées par sa maman.

« Allez racontes maman,  je n’ai pas dormi de la nuit,  je veux savoir ».

« Je vais te raconter tout ce que je sais »

« Oui je t’écoute ».

« Bonjour,  j’arrive juste au moment du manger comme toujours ». Lança negracha avec un rire strident.

Mère rose agacée par cette intrusion, lui répondit sur le coup « Negracha,  descends chez ma belle-fille,  et dis-lui ta belle-mère te demande de ligoter la chèvre, elle nous empêche de parler avec ses gémissements ».  

« Oui mère rose, tout de suite » s’exécuta l’intruse, sans comprendre que le message qu’elle transmettait à la belle fille n’était qu’un code pour que cette dernière la retienne auprès d’elle le temps que mère rose finisse sa discussion avec taiza.

Mère rose, profita du retour du calme pour informer taiza de ce qu’il attendait depuis la journée d’hier.

« Le 24 octobre 1955 il faisait très froid,  ton père était sorti comme ses habitudes de très bonheur pour aller à la forêt, il y labourait une parcelle de terre et pour ramener du bois le soir, ce jour-là,  Il rencontrât un vieux monsieur, étranger de la région.  Il lui a dit « Tu vas ou mon fils ?»,  ton père lui répondit «  Je vais travailler ».  Le vieux lui dit « Tiens cette hache elle te servira »

« Merci, elhaj » répondit ton père, 

« Ne me remercie pas,  mon fils,  remercie Dieu ». 

« Louanges à dieu ».  Fit ton père. Le vieux monsieur informa ton père que l’effort qu’il utilisera pour couper le bois avec cette hache bénie, lui fera beaucoup  de bien et qu’il va avoir un fils homme de science, à ces mots, il disparut comme par enchantement. Ton père surpris,  parti voir ton grand père et lui raconta ce qu’il a vu et entendu, ton grand père lui a dit à son tour « ne t’inquiètes pas mon fils,  cet homme n’est que le bon esprit de settah,  quand j’avais ton âge, il m’avait apparu à moi aussi,  mais au lieu de ta hache, il m’avait donné cet arme pour défendre notre terre contre les colons.  Ton grand père était un grand et brave martyr » termina la maman.

« Et mon père a revu ce monsieur ? » questionna taiza

« Non mon fils,  cet esprit n’apparait qu’une seule fois à chaque génération et à une seule personne dans la lignée de la famille, et comme le bon esprit l’avait prédit, un an après, et le même jour, tu es venu au monde,  que dieu te bénisse » dit- elle en caressant tendrement les cheveux poivres et sel de son fils de cinquante-huit ans.

«  À Chaque apparition, l’esprit laisse un message » continua la maman comme pour éclairer son fils attentif, et dont l’étrange histoire semblait le ramener à ses dix ans. « À ton grand père il laissa le message de la lutte pour la patrie, pour ton père il a laissé le message de travailler la terre et construire l’avenir, pour Toi, homme de science, il t’a laissé le message de découvrir ton environnement avec l’écoute, l’observation,  et le sens, afin de le préserver. Il apparaitra peut être un jour à l’un de tes fils pour leur laisser une quelconque sagesse aussi ! »

A ces paroles, Taiza resta un moment pensif, le bon esprit s’était manifesté sur trois générations et peut être pour plus de génération d’avant, « pourquoi il apparait juste aux descendants de notre alignée ? » demanda-t-il à sa mère.

« Je ne sais pas mon fils, c’est toi l’homme des sciences, c’est à toi de trouver la réponse »

Bien que levant le mystère sur l’identité du vieux monsieur, la réponse de la maman ne combla pas toute la curiosité de Taiza, au contraire, elle a ouvert la brèche à d’autres questions que Taiza devait élucider tout seul.

A suivre